Les infirmières et les soins de santé primaires

2 mai 2008

Prise de position du Conseil international des infirmières (CII), fédération de 125 associations nationales d’infirmières représentant des millions d’infirmières à travers le monde.

Le Conseil inter­na­tio­nal des infir­miè­res (CII) pense que l’équité et l’accès aux
ser­vi­ces de soins de santé pri­mai­res, en par­ti­cu­lier s’agis­sant des ser­vi­ces
infir­miers, sont essen­tiels pour amé­lio­rer la santé et le bie­nê­tre
de tous les
indi­vi­dus.

Avec ses asso­cia­tions mem­bres, le CII plaide en faveur du droit de chacun de
béné­fi­cier de ser­vi­ces de santé équitables et effi­ca­ces. Le CII et ses
asso­cia­tions mem­bres réaf­fir­ment les prin­ci­pes conte­nus dans la Déclaration
d’Alma Ata sur les soins de santé pri­mai­res en tant que moyen de par­ve­nir à
un niveau de santé qui per­met­tra aux indi­vi­dus de mener une vie pro­duc­tive
du point de vue social et économique.

Aux niveaux natio­nal et inter­na­tio­nal, le CII et ses mem­bres col­la­bo­rent déjà
avec les gou­ver­ne­ments et les orga­ni­sa­tions non gou­ver­ne­men­ta­les en vue
d’assu­rer une mise en oeuvre plus effi­cace des soins de santé pri­mai­res. Dans
le cadre de la pla­ni­fi­ca­tion et de four­ni­ture des ser­vi­ces de soins de santé
pri­mai­res, le CII recom­mande avec insis­tance l’adop­tion d’une appro­che
mul­ti­sec­to­rielle et l’adhé­sion aux prin­ci­pes sui­vants :

 Les ser­vi­ces de santé doi­vent être acces­si­bles à tous, sur une base
équitable, et encou­ra­ger au maxi­mum : la par­ti­ci­pa­tion de l’indi­vidu et
de la com­mu­nauté dans la pla­ni­fi­ca­tion et la mise en oeuvre
opé­ra­tion­nelle des ser­vi­ces ; la concen­tra­tion de l’atten­tion sur la
pré­ven­tion de la mala­die et la pro­mo­tion de la santé ; la pro­mo­tion de
tech­no­lo­gies appro­priées et abor­da­bles ; ainsi que la pro­mo­tion d’une
appro­che mul­ti­sec­to­rielle néces­saire pour la réa­li­sa­tion du bie­nê­tre
de la société.

 En matière de soins de santé, l’accent doit être mis sur l’indi­vidu, la
famille ou le groupe qui a besoin des ser­vi­ces, qu’il s’agisse de
ser­vi­ces visant la pro­mo­tion de la santé, la pro­tec­tion contre la
mala­die et l’inva­li­dité, les soins et la réa­dap­ta­tion ou
l’accom­pa­gne­ment dans une mort douce et dans la dignité.

 L’ensei­gne­ment à l’atten­tion des four­nis­seurs de soins de santé doit
être scien­ti­fi­que et res­pec­tueux de la déon­to­lo­gie et doit reconnaî­tre
la pri­mauté des déter­mi­nants sociaux de la santé.

 Les four­nis­seurs de soins de santé doi­vent res­pec­ter les droits de
l’indi­vidu, de la famille et de la com­mu­nauté à pren­dre une déci­sion
en toute connais­sance de cause quant aux soins et aux trai­te­ments y
affé­rents.

 Les résul­tats des recher­ches et l’évaluation des pro­grès
tech­no­lo­gi­ques doi­vent direc­te­ment béné­fi­cier aux patients et aux
autres clients des ser­vi­ces de santé.

 À l’appui des soins de santé pri­mai­res, le CII estime par­ti­cu­liè­re­ment
impor­tant que les concepts en soient inté­grés à tous les niveaux de
l’ensei­gne­ment des soins infir­miers et que le rôle des infir­miè­res dans
ce domaine soit ren­forcé et arti­culé à tous les échelons, aux plans
inter­na­tio­nal et natio­nal.

Information de base

La popu­la­tion mon­diale est confron­tée à un avenir où la santé et le bie­nê­tre
ris­quent d’être com­pro­mis par l’évolution tech­no­lo­gi­que incontrô­lée, par
l’épuisement des res­sour­ces natu­rel­les et la dégra­da­tion de l’envi­ron­ne­ment,
par la crois­sance démo­gra­phi­que, ainsi que par l’impact des nou­veaux
pro­blè­mes de santé (tels que le sida) et des mala­dies connues depuis
long­temps (comme le palu­disme). D’autres fac­teurs, comme le vieillis­se­ment
de la popu­la­tion et les préoc­cu­pa­tions liées aux per­son­nes attein­tes de
mala­dies chro­ni­ques ou se trou­vant au stade ter­mi­nal, entraî­nent une
crois­sance de la demande en ser­vi­ces sani­tai­res et sociaux.

En 1978, le CII fai­sait part de son sou­tien aux soins de santé pri­mai­res et de
son inten­tion de coo­pé­rer, au niveau natio­nal et inter­na­tio­nal, avec les
orga­ni­sa­tions gou­ver­ne­men­ta­les et non gou­ver­ne­men­ta­les en vue de faire
des soins de santé pri­mai­res une réa­lité effec­tive dans le but de satis­faire les
besoins sani­tai­res des popu­la­tions.

Dans les années qui ont suivi, le CII et les asso­cia­tions natio­na­les
d’infir­miè­res (ANI) ont contri­bué aux pres­sions exer­cées en faveur de
l’inté­gra­tion de pro­gram­mes et de prin­ci­pes tou­chant aux soins de santé
pri­mai­res dans l’ensei­gne­ment des­tiné aux four­nis­seurs de soins de santé,
dans la pla­ni­fi­ca­tion et la four­ni­ture des ser­vi­ces ainsi que dans les pro­ces­sus
de recher­che et d’évaluation.

Nombre d’ANI s’effor­cent actuel­le­ment de
pro­mou­voir des ini­tia­ti­ves pour l’inté­gra­tion des ser­vi­ces de soins pri­mai­res de
santé dans les pra­ti­ques et les poli­ti­ques tou­chant aux soins infir­miers.

Les infir­miè­res sont la prin­ci­pale caté­go­rie de per­son­nels de santé à four­nir
des soins de santé pri­mai­res à tous les niveaux et à main­te­nir des liens entre
les indi­vi­dus, les famil­les, les com­mu­nau­tés et le reste du sys­tème des soins
de santé. En tra­vaillant avec d’autres mem­bres des équipes de soins de
santé, avec d’autres four­nis­seurs de soins, voire de leur propre chef, les
infir­miè­res explo­rent des moyens nova­teurs afin d’accroî­tre le bien-être et
d’amé­lio­rer la santé, toute en pré­ve­nant la mala­die et l’inva­li­dité.

Les infir­miè­res contri­buent à l’amé­lio­ra­tion de l’équité et à l’accès aux soins de
santé en appor­tant une valeur ajou­tée qua­li­ta­tive aux résul­tats des soins. Il est
enfin par­ti­cu­liè­re­ment impor­tant d’inté­grer les soins de santé pri­mai­res à tous
les pro­gram­mes de for­ma­tion aux soins infir­miers.

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