HAS : fiche administration de médicaments à l’hôpital

16 août 2009

Fiche thé­ma­ti­que de la Haute Autorité de Santé : Organisation du cir­cuit du médi­ca­ment en établissement de santé (HAS, DACEPP, Service de l’accré­di­ta­tion, 2005)

Les pré­re­quis
 Les infir­miè­res par­ti­ci­pent, autant que pos­si­ble, aux réu­nions de ser­vice au cours des­quel­les sont dis­cu­tés les pro­jets thé­ra­peu­ti­ques des patients ;
 les infir­miè­res dis­po­sent d’une liste vali­dée des médi­ca­ments pou­vant faire l’objet de moda­li­tés d’admi­nis­tra­tion par­ti­cu­lière (usage pédia­tri­que, sonde
enté­rale, etc.) ;
 les infir­miè­res n’assu­rent pas l’admi­nis­tra­tion de médi­ca­ments pres­crits ver­ba­le­ment, sauf en cas d’urgence vitale.

La mise en oeuvre

Préalablement à l’admi­nis­tra­tion, il est néces­saire de :
 pren­dre connais­sance de la pres­crip­tion sans la retrans­crire ; en cas de doute ou de pres­crip­tion incom­plète, il convient d’en réfé­rer au méde­cin ;
 véri­fier la concor­dance entre la pres­crip­tion et le médi­ca­ment pré­paré ;
 véri­fier la date de péremp­tion des médi­ca­ments et leur aspect ;
 effec­tuer les recons­ti­tu­tions des médi­ca­ments extem­po­ra­né­ment dans des condi­tions d’hygiène et selon le Résumé des carac­té­ris­ti­ques du pro­duit (RCP) ;
 véri­fier l’absence de contre-indi­ca­tions de cer­tai­nes pra­ti­ques telles que le broyage de com­pri­més, l’ouver­ture de gélu­les, la mise en solu­tion ou en sus­pen­sion dans un liquide.

Il est recom­mandé de res­pec­ter la pres­crip­tion lorsqu’elle pré­cise que le médi­ca­ment ne doit être admi­nis­tré qu’en pré­sence du méde­cin ou sous sur­veillance car­dia­que
(par exem­ple, chlo­rure de potas­sium en intra­vei­neuse, per­fusé à plus de 13 mmol/heure).

Il n’est pas recom­mandé de décondi­tion­ner les formes orales sèches avant la pré­sen­ta­tion au patient, c’est-à-dire ne pas reti­rer le médi­ca­ment du blis­ter ou décou­per le blis­ter en cas de pré­sen­ta­tion non uni­taire. Ces tâches peu­vent faire l’objet de pro­cé­du­res plu­ri­pro­fes­sion­nel­les vali­dées par la com­mis­sion ad hoc.

Au moment de l’admi­nis­tra­tion, il est néces­saire de :
 véri­fier l’iden­tité du patient ;
 le ques­tion­ner sur une éventuelle aller­gie au médi­ca­ment ;
 appré­cier le niveau d’auto­no­mie du patient pour gérer l’admi­nis­tra­tion de son trai­te­ment : si le patient est auto­nome pour une autoad­mi­nis­tra­tion, s’assu­rer de
la com­pré­hen­sion des moda­li­tés d’admi­nis­tra­tion du trai­te­ment ; si le patient est dépen­dant, l’assis­ter dans la prise de ses médi­ca­ments ;
 res­pec­ter les vites­ses d’injec­tion intra­vei­neuse ;
 res­pec­ter les règles d’hygiène et de sécu­rité pour le patient et pour soi-même.

Ces tâches peu­vent faire l’objet de pro­cé­du­res inter­nes.

L’enre­gis­tre­ment des condi­tions d’exé­cu­tion

Il convient d’enre­gis­trer en temps réel toute admi­nis­tra­tion de médi­ca­ments en uti­li­sant les logi­ciels infor­ma­ti­ques ou à défaut, le sup­port de pres­crip­tion évoqué dans le para­gra­phe I.4.1. Les retrans­crip­tions sont à pros­crire, ainsi que la pré­sence dans la cham­bre des patients, de docu­ments décri­vant les condi­tions d’exé­cu­tion de l’admi­nis­tra­tion de médi­ca­ments.

L’enre­gis­tre­ment concerne tous les médi­ca­ments admi­nis­trés y com­pris ceux ayant fait l’objet d’une pres­crip­tion condi­tion­nelle, dans le cadre de l’urgence ou de pro­to­cole thé­ra­peu­ti­que préé­ta­bli.

Les items enre­gis­trés sont :
 la déno­mi­na­tion com­mune du médi­ca­ment,
 la dose, les moda­li­tés de recons­ti­tu­tion et de dilu­tion,
 la date et l’heure d’admi­nis­tra­tion,
 les sites d’injec­tion,
 le numéro de lot pour cer­tains médi­ca­ments ;
 la men­tion de tout inci­dent lors de l’admi­nis­tra­tion de tous les médi­ca­ments non admi­nis­trés ; dans ce cas, l’enre­gis­tre­ment com­porte la cause de la non admi­nis­tra­tion.

L’enre­gis­tre­ment des don­nées res­pecte les spé­ci­fi­ca­tions rela­ti­ves à l’admi­nis­tra­tion de médi­ca­ments soumis à une régle­men­ta­tion par­ti­cu­lière (médi­ca­ments déri­vés du sang,
stu­pé­fiants, etc.).

Document(s) joint(s) à l'article
HAS - (2.1 Mio) - PDF
Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Des médicaments dans l’eau, et personne pour les filtrer ?

L’eau du robinet contient aujourd’hui plus de résidus médicamenteux que de pesticides. Et tout (…)

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)