La députée Eva SAS, Secrétaire de l’Assemblée nationale, a reçu le SNPI

25 mars 2025
La Députée Eva SAS, élue Secrétaire de l’Assemblée nationale, à reçu dans sa circonscription parlementaire l’équipe du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI, afin de parler de la "loi infirmière" (votée par les députés le 10 mars) et de la loi fixant des ratios de patients par infirmière (publiée au JO le 29 janvier 2025).
L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la "loi infirmière" qui va moderniser les textes régissant la profession infirmière. Des amendements portés par les organisations infirmières ont été repris par des députés, notamment :
– l’orientation par l’infirmière,
– le premier recours,
– la reconnaissance du rôle relationnel
– la conciliation médicamenteuse
Par contre, les amendements pour porter la durée des études de 3 à 4 ans n’ont pas été adoptés. Virginie FLAMISSET, la Présidente du SNPI a donc alerté Mme Eva SAS sur l’importance de cette réforme de la formation,
– tant pour la qualité des soins et la sécurité des patients
https://syndicat-infirmier.com/Un-an-de-plus-pour-sauver-des-vies-l-evidence-que-les-senateurs-doivent-voter.html
– que pour la professionnalisation des étudiants, et la fidélisation des nouveaux diplômés
https://syndicat-infirmier.com/Quatrieme-annee-d-etudes-infirmieres-une-annee-de-professionnalisation-pas-une.html
Le texte devrait en effet passer au Sénat, pour un vote en mai, dans le cadre d’une "procédure accélérée", avant son adoption définitive en CMP.
La LOI n° 2025-74 du 29 janvier 2025 instaure enfin un nombre minimum de soignants par patient hospitalisé. Cette avancée majeure est le fruit de plusieurs années de mobilisation auprès des parlementaires pour faire reconnaître une évidence : soigner dignement ne peut se faire sans des effectifs adaptés. "Investir dans les ratios de patients par infirmière, c’est investir dans la vie" précise Thierry Amouroux, le porte parole du SNPI.
En imposant des ratios sécurisés, cette loi répond à une urgence vitale. Jusqu’ici, les infirmières françaises devaient gérer deux fois plus de patients que dans les standards internationaux, compromettant la qualité des soins et augmentant le risque d’erreurs médicales. Chaque patient supplémentaire accroît de 7 % le risque de mortalité, comme l’ont démontré de nombreuses études. Une autre étude publiée dans The Lancet montre qu’en passant de 10 à 6 patients par infirmière, les chances de survie augmentent de 20 %.
Au-delà des patients, ce texte envoie un message fort aux soignants, épuisés et désabusés. Depuis dix ans, 180 000 infirmiers ont quitté la profession faute de conditions de travail compatibles avec leur engagement. En Californie ou en Australie, des politiques similaires ont démontré qu’instaurer des ratios permet de fidéliser les équipes et de faire revenir les professionnels.
La Haute Autorité de Santé (HAS) doit maintenant disposer des moyens nécessaires pour évaluer et accompagner la mise en œuvre de cette loi dans les établissements de santé. Sans moyens concrets, ce texte resterait une déclaration d’intention. L’enjeu est simple : garantir que chaque hôpital applique réellement ces ratios et que les soignants voient enfin un changement tangible sur le terrain. Le SNPI restera attentif à l’application stricte de cette loi et à l’évolution des moyens accordés à la HAS pour en assurer le suivi. Cette avancée législative doit marquer un tournant pour l’hôpital public et l’ensemble des soignants.